Fort Hercule - Monaco lors de la Révolution
« La dignité nationale doit donc vous décider à accueillir le vœu des habitants du pays de Monaco. Considéré même sous le point de vue de défense générale, ce pays n'est ' point absolument nul ; il recule nos limites jusqu'au pied des montagnes qui les fixent naturellement. Il offre, à Monaco, un petit port qui a quelques avantages. Cette ville est fortifiée et protégée par un château bien situé, qui ferme aux ennemis l'entrée de la République du côté de l'Italie, et rend cette frontière très-assurée.
« Ces motifs ont paru déterminants à votre comité diplomatique, et en conséquence il vous propose de prononcer la réunion du pays de Monaco au territoire de la République, et de décréter que le pays fait partie du département des Alpes-Maritimes.
« Cependant, comme il ne paraît pas que le ci-devant prince se soit déclaré ennemi de la France dans le cours de la révolution, comme il en a même toujours réclamé la protection en qualité de puissance amie et alliée, votre comité pense qu'en anéantissant ses jouissances honorifiques et féodales, ainsi que tout ce qui tient au fisc, elle lui doit protection et sauvegarde pour tout ce qui peut lui appartenir à titre de simple citoyen. La loyauté française, en jetant sur le prestige des grandeurs l'éclat qui les dissipe, n'écrase point celui qui en était revêtu. On peut encore être homme quoiqu'on ait été prince. » C'est bien heureux ! surtout trois semaines après le 21 janvier 1793 !
A la suite de ce rapport fut rendu le décret suivant :
« La Convention nationale, constante dans les principes qu'elle a consacrés par les décrets des 19 novembre et 15 décembre derniers, confirmant les résolutions que les nations libres ont le droit d'aider et de secourir tous les peuples qui voudront conquérir leur liberté, sur le vœu libre et formel qui lui a été adressé par plusieurs communes étrangères circonvoisines ou enclavées, réunies en assemblées primaires faisant usage de leur droit inaliénable de souveraineté, à l'effet d'être réunies à la France comme partie intégrante de la République ; après avoir entendu le rapport de son comité diplomatique, déclare au nom du peuple français qu'elle accepte ce vœu, et, en conséquence, décrète ce qui suit :
« La ci-devant principauté de Monaco est réunie au territoire de la République française, et fait partie du département des Alpes-Maritimes.
« Collationné à l'original par nous, président et secrétaires de la Convention nationale, à Paris, 15 février 1793 (an II de la République).
« Bréard, président ; Cambacérès, Thuriot, F. Lamarque, Prieur, Lecointe, Puyraveau et Pierre Chaudieu, secrétaires. »
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