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Fort Hercule - Monaco lors de la Révolution

Les commissaires de la Convention dans le comté de Nice, Grégoire et Jagot, vinrent annoncer à la Convention de Monaco, dans la séance du 4 mars, que la République française avait décrété la réunion demandée par les trois Communes ; les douze représentants de la Convention de Monaco prêtèrent serment à la République, et l'assemblée fut dissoute. Les nouveaux citoyens français concoururent plus tard avec les habitants des Alpes-Maritimes à l'élection de trois représentants du département à la Convention.1

Pendant que l'ex-principauté, absorbée dans la grande république, en partageait la vie agitée, sans toutefois souiller ses annales des crimes qui ont imprimé une si déplorable tache à la régénération de la société française, et que Monaco, répudiant son vieux nom historique, remontait, selon la manie de l'époque, aux temps antiques pour prendre le nom de Fort-Hercule, Honoré III vivait retiré en Normandie, grâce à l'immunité dont Carnot avait bien voulu lui décerner un brevet. Néanmoins les biens personnels de la princesse, qui avait quitté la France, furent confisqués en vertu de la loi sur l'émigration ; et parmi ces biens était compris un magnifique hôtel situé rue Saint-Dominique , où la Commune de Paris établit (janvier 1793) le dépôt de la Légion-Germanique, composée d'Allemands fixés en France ou déserteurs, qui prenaient service dans les armées de la République. Plus tard cet hôtel fut donné comme récompense nationale à l'abbé Siéyès.

1. Dans une géographie républicaine de l'an II (la République française en 88 départements), on lit : « Monaco était la capitale d'une petite principauté qui n'eût pas suffi à l'état que tenait le Prince ; mais comme il avait des biens en France, il se servait de ses revenus pour faire du bien dans le pays. Mais quel bien vaut la liberté ? »

La même année (28 septembre) le Prince lui-même, malgré son grand âge et ses infirmités, fut arrêté en même temps que le maréchal Luckner, le général Quétineau et la comtesse Dubarry, et resta détenu jusqu'au 9 thermidor (28 juillet 1794). Rendu alors à la liberté, il mourut à Paris l'année suivante (12 mars 1795), dans son hôtel de la rue de Varennes, par suite des souffrances de sa dure captivité.