Accueil Histoire et Notices Royaume du Portugal Lettre de don Denys du Portugal à Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne

Lettre de don Denys du Portugal à Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne

Analectes historiques, ou Documents inédits pour l'histoire des faits, des mœurs et de la littérature, recueillis et annotés par le docteur Le Glay
Par Analectes, André Joseph Ghislain Le Glay
Publié par Techener, 1838
Copie de l'exemplaire Université d'Oxford
Numérisé le 19 oct 2006

(beaucoup de divergences avec d'autres sources dans cet ouvrage)

p252

Lettre de don Denys du Portugal à Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne.


Très-haut seigneur. Nous, voz vrais vassaulz et serviteurs, au baisier de piés et de mains, sommes prest de adhérer fermement à votre obéissance comme à nostre vrai et naturel seigneur. - Seigneur, plaise savoir à vostre très-noble seigneurie que un vostre serviteur nous a parlé de vostre part. Et Dieux scet que nous sommes prest de faire tout ce que appartient à vostre service et honneur.
Mais si jusques à ores nous n'avons point fait ce que nous sommes tenuz de faire pour nostre vrai et naturel seigneur, nous n'en sommes pas à blasmer; et est la cause que nous ne osons, pour le roy vostre frère; quar il nous tient si oppressez et soubgès qu'il n'est aucun en ce roiaulme qui vous ose nommer.
Très-hault seigneur, sachiez que de nouvel est advenu en ceste cité que aucuns de noz voisins bourgois parlèrent secrètement à vostre neveu, messire Pierre, filz de vostre frère messire Jehan, duc de Valence, qu'il feist savoir à son père qu'il venist par la mer à tous gens d'armes et qu'ilz lui entendoient à donner ceste cité. Et ceste chose secrète fu sceue et tellement révélée que le ory le sceut. Et fist aucuns de ces bourgois ardoir et aucuns estrangler, et enchassa du roiaulme le dit messire Pierre, vostre neveu.
Seigneur, toutes ces choses non obstans, nous dessus nommez, comme voz vraiz et loiaulz , sommes appareilliez en tout temps du monde, quand à vostre honeur serez en vostre franche puissance, à tout tant de gens d'armes que vous puissiez deffendre ; et vous promettons, comme à nostre seigneur naturel et au quel nous faisons hommage, que nous recevrons en ceste cité vous et voz gens, et vous serons obéissans. Et afin que ceste chose vous aiez pour ferme, nous dessus diz vous envoions ceste letre fermée de noz noms et scellée du scel secré de la cité.
Très-haut seigneur, nous vous prions, entre autres choses, que cecy soit secré entre vous et nous; quar s'il estoit sceu et descouvert, nous serions mors, et porrions perdre tous nos biens. Pour ce que nous amons tant à vous servir, si nous gardez. Escrit en la cité de Lisbonne, ler merquedi XIIIIe jour du mois de novembre.

(daprès les analyse de l'auteur, l'année serait 1386 sous le règne de Jehan)


une chose m'étonne : le roi (du Portugal) Jehan serait également frère ? (frère en loi ?) du duc de Bourgogne. Et Jehan serait également Duc de Valence d'après cette lettre; Or d'après certaine sources, Juan l'aîné fils d'Inès était nommé Duc de Valence... Certaines incohérences dans tous ceci.