Paléographie & Généalogie

Mais pourquoi la généalogie t'intéresse-t-elle autant ?

Beaucoup de monde autour de moi m'a déjà posé cette question et on ne comprend pas vraiment mon intérêt pour ce recensement de personnes décédées.

Ma réponse est complexe.

Tout d'abord, il faut savoir que malgré une ascendance 95% normande (jusqu'à maintenant !), je suis née et ai vécu en Ille et Vilaine près de Rennes pendant plus de 16 ans. Suite à des problèmes familiaux, tout naturellement ma mère est revenue vivre près de sa famille. Moi je ne connaissais rien de la Manche, je n'arrivais pas à m'intégrer car très attachée à la Bretagne.
Vers 18 ans j'étais déjà attirée par la généalogie (étude sur les familles de pharaons, la génétique, etc.) comme j'étais pensionnaire au lycée de Saint Lô, je voulus me renseigner à la mairie de la ville et là on me découragea en me disant que quasiment tout avait été détruit pendant les bombardements et l'incendie de St Lô durant la seconde guerre mondiale et que ce serait long et difficile ! Quand je pense que les Archives Départementales se trouvaient à deux pas de mon lycée, cela me fait râler ! Que de temps perdu. Bref ne surtout pas croire tout ce que l'on vous dit et voyez par vous même.

Pourquoi le faire maintenant alors que je vis dans la région parisienne et ai moins de temps (enfants, travail, etc.) ? Tout simplement parce que trois de mes grands-parents sont partis alors que je ne savais quasiment rien sur eux : leur vie, leur enfance, leurs parents...
Maintenant, grâce à la généalogie, j'ai mis à jour de petits secrets de famille et ainsi retrouvé des cousins que personne ne connaissait, éradiqué une légende tenace sur notre patronyme qui n'a rien de grec... Mais le plus beau, c'est de mettre en pleine lumière tous ces gens qui ont fait ce que nous sommes aujourd’hui, qu’ils soient domestiques, artisans, charpentiers, laboureurs, et d'origine noble, toutes ces personnes qui étaient oubliées de tous et qui font partie de nous.

Autour de moi, ma famille s'est intéressée et on a ainsi retrouvé des trésors dans des greniers (photos, portraits faits à la main, des histoires de famille, etc.)

Cela m'a beaucoup apporté moi qui me sentais mi-bretonne mi-normande, j'ai complètement retrouvé mes racines. Et plus j'avance, plus je m'enracine.

Je vadrouille de mairies en mairies et redécouvre en même temps les lieux (voir les maisons quand elles existent encore) où vécurent les miens. Du coup, je redécouvre la Manche et apprends à l'apprécier. C'est franchement très agréable de se balader ainsi surtout quand il fait beau ! (Ne riez pas !)
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le lieu où ma mère réside actuellement dans la Manche et où j'ai vécu moi-même avant de partir, est au centre d'une bonne partie de cette ascendance normande tant maternelle que paternelle !

Ce que je préfère en généalogie, c'est "remonter" c'est à dire aller vers les ascendants, car on met en lumière des personnes, on les fait renaître une deuxième fois. Par contre, je déteste le faire dans le sens inverse, en descendant, on a l'impression de ne trouver que des morts ! Le plus dur, ce sont les décès d'enfants, de bébés et de femmes mortes en couche. Là je fais une pause...

Je ne fais pas de généalogie pour moi seule, je le fais également pour ma famille et aussi pour mon dernier grand-père qui a maintenant 96 ans.(*) J'ai retrouvé une partie de sa famille que de vieux secrets avaient laissé dans l'obscurité et l'espace d'un week-end il redécouvrit le lieu où son père était né et où les siens avaient vécu.

Maintenant que je suis atteinte par ce "virus", je m'attaque à la famille de mon conjoint... La Lozère vous connaissez ? Un sacré contraste avec la Normandie ! J'essaye de récolter un maximum d'informations sur nos deux régions ce qui me permettra de les découvrir et de les faire découvrir à nos enfants. Plus tard, il faudra que je m'attaque à l'Italie la mère de mon conjoint est italienne (**)... (Beaucoup de secrets de famille aussi !) Bah comme ça j'aurai de quoi m'occuper pour mes vieux jours !

Quand on perd ses grands-parents c'est une partie de notre enfance qui s'envole, ne reste que les souvenirs.

* (J'ai écrit ce texte en 2001, mon grand-père nous a quitté en 2003 et fut inhumé le jour de Noël, à 98 ans. Un "sapré p'tit bonhomme !" bâtisseur, résistant et plein d'humour que je salue ainsi que tous mes grands-parents qui me manquent tant.)
** (A signaler également la disparition tragique de Rosa-Maria Calabrese décédée juste avant Noel 2005 à l'âge de 53 ans. C'est trop jeune pour partir. "Mamie Rose" on pense à toi très fort.)